Issu d’une famille modeste, il est d’abord élève au collège de Saint-Nazaire avant d’entrer au lycée, à Nantes.
Après une scolarité brillante, il poursuit des études de droit et devient avocat avant de se faire un nom comme journaliste.
Engagé politiquement chez les radicaux-socialistes dès 1888, il est élu député de la Loire (poste qu’il occupe jusqu’à sa mort) en 1902 sous l’étiquette socialiste.
Brillant orateur, il est, en 1905, Rapporteur à la Chambre des députés et joue, à ce titre, un rôle essentiel dans l’adoption de la loi de séparation des Églises et de l’État, clé de voûte de la laïcité française.
En 1906, il est nommé ministre de l’instruction publique. Il reste constamment au gouvernement de 1906 à 1913, occupant successivement plusieurs fonctions dont celle de Président du Conseil.
Partisan de solutions pacifiques, il ne peut empêcher la France d’entrer en guerre en août 1914. Durant ce premier conflit mondial, il est fait appel à ses qualités de diplomate : Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères d’octobre 1915 à mars 1917, il joue un rôle important dans la conduite de la guerre, coordonnant notamment l’action militaire et économique avec les Alliés.
Signé le 28 juin 1919, le Traité de Versailles met fin à la Première Guerre mondiale entre les puissances alliées et l’Allemagne et impose à cette dernière la réparation des dommages d’une guerre dont elle est jugée responsable.
D’abord partisan d’une stricte application du Traité de Versailles, il délaisse rapidement cette politique de fermeté pour une politique de paix dans le cadre de la Société des Nations (SDN) et de rapprochement avec l’Allemagne.
De nouveau ministre des Affaires étrangères en 1925, il se rapproche de son homologue allemand, Gustav Stresemann, et continue d’œuvrer pour la réconciliation avec l’Allemagne, condition indispensable, selon lui, pour une paix durable en Europe. Son action débouche sur la signature, le 16 octobre 1925, des Accords de Locarno qui garantissent notamment les frontières entre la France, la Belgique et l’Allemagne.
Il obtient conjointement avec Gustav Stresemann le Prix Nobel de la paix en décembre 1926.